Depuis les débuts de la Ve République, l’Afrique noire a été l’objet d’une attention très particulière des hauts dirigeants français qui l’ont incluse dans leur » domaine réservé « , sous le contrôle tutélaire et direct de l’Elysée: du Secrétariat aux Affaires africaines et malgaches de Jacques Foccart, sous de Gaulle, jusqu’à ses équivalents actuels.
Nombre d' » affaires » ont révélé, au fil des ans, le caractère trouble, aventureux et parfois compromettant des relations entre Paris et certains gouvernants de ses anciennes colonies. » Diamants « , barbouzes, mercenaires, putsches, safaris, sacres impériaux, votes des » Français de l’étranger « , affaires du S.A.C., financement des partis politiques, trafics d’influences, pots de vin et prébendes: l’accent fut alors souvent mis sur des cas de corruption, des excès de potentats locaux _ plus rarement sur les véritables intérêts en cause, les réseaux et groupes de pression, les jeux d’influences réciproques, l’intrication croissante de la politique franco-africaine des gouvernements successifs et de leurs préoccupations de politique intérieure…
Un cas résume à lui seul toute l’ampleur et l’ambiguïté de ces relations d' » interdépendance « : le Gabon, petit émirat équatorial gorgé de pétrole et d’autres ressources stratégiques. La minutieuse enquête menée par Pierre Péan à partir de cette plaque-tournante des enjeux franco-africains révèle que certain néocolonialisme risque de n’être plus aujourd’hui à sens unique, et que la politique de Paris n’est pas à l’abri des pressions de lobbies ou de chantages aux renversements d’alliances…
Chronique d’un quart de siècle de relations franco-africaines, ce livre ne constitue pas un mince chapitre de l’histoire secrète de la Ve République
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